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Histoire et évolution des galeries d’art à Arles : un héritage artistique unique


Palais de Luppé  ARLES  ©charlotte FILIPPIN

©charlotte Filippin

 

Histoire des galeries d’art à Arles : aux origines d’un héritage artistique


Arles abonde de galeries, toutes plus attrayantes les unes que les autres : photos, peintures, sculptures… une palette où chaque médium trouve son écrin. Mais soudain, une interrogation surgit et éclaire d'une nouvelle lumière mes vagabondages qui, de lieux en lieux ont fini par tisser une toile.

Je me remémore la source : un déjeuner, et pas avec n’importe qui. Gaëtan Ducloux, l’ami érudit aux digressions toujours pertinentes. Entre deux bouchées – lui concentré sur son plat, moi sur son anecdote, prononcée d’un ton, si léger qu’elle devenait centrale :

« Mais au fait, quelle a été la toute première galerie d’art à Arles ? »

Une énigme, une question évidente .. Je me retrouvais piégée, et ravie de l’être.


Galeries d’art à Arles : leur histoire, leur évolution et leur impact.

Trouver une source d’informations:

QUI ?

Rémi Venture, directeur de la médiathèque d’Arles. Il est l’homme incontournable.

Le nez plongé dans les archives de la ville, nous voici à la recherche de traces, d’indices, d’un nom, d’un fil d’Ariane.


Avant les galeries, un marché de l’art centré sur l’antiquité

Des vestiges antiques aux premières vitrines artistiques


Bien avant que les galeries ne structurent la scène artistique arlésienne, la ville


connaissait déjà un marché de l’art, centré sur son patrimoine antique. Mosaïques, fragments sculptés, marbres précieux s’échangeaient entre collectionneurs, tandis que certaines pièces majeures, comme la Vénus d’Arles, étaient expédiées vers Paris sous le regard impuissant des Arlésiens.



Puis, vers 1879, une autre forme d’exposition voit le jour : les vitrines des commerces deviennent des espaces d’exposition spontanés. Chez Manson fils, probablement un marchand de meubles, chez M. Armand Ronin, un droguiste (!), ou encore chez M. Brunel, les œuvres s’affichent directement aux passants. On achète de l’art comme un pot de moutarde. Les journaux locaux ne manquent pas d’en parler, publiant des chroniques artistiques qui commentent ces tableaux, notamment ceux de Jean-Roch Isnard, dont la biographie sera plus tard publiée dans le Bulletin des AVA (n°96).


L’art dans les salons privés et les premiers lieux d’exposition


En parallèle, les salons privés jouent un rôle essentiel dans la diffusion artistique. Dès le XVIIIe siècle, Lantelme de Romieu, érudit passionné, ouvre son hôtel particulier aux artistes, offrant un lieu où l’art circule, se discute, s’expose. Ces rassemblements annoncent déjà ce que seront, plus tard, les premières galeries.



Van Gogh et l'art dans la rue


À la fin du XIXe siècle, l’art s’affranchit encore davantage des lieux traditionnels : il prend la rue.Van Gogh, silhouette fiévreuse sous les lanternes à gaz, peint Arles sans que personne ne le considère encore comme un maître. GauguinAndré MarchandDyf… D’autres suivront. Ce foisonnement artistique donne à la ville une énergie nouvelle, une tension créative qui ne la quittera plus.


Le Musée Réattu : un premier espace dédié à l’art, mais pas une galerie

Bien avant l’apparition des galeries, en 1868, le Musée Réattu ouvre ses portes dans l’ancien Grand Prieuré de l’Ordre de Malte.Il accueille notamment les œuvres du peintre Jacques Réattu, constituant ainsi le premier véritable espace arlésien consacré à l’art.Mais un musée n’est pas une galerie. Ici, on conserve, on protège. On n’expose pas pour vendre, mais pour préserver.


Le Palais de Luppé : un rêve ambitieux



Dans les années 1910, le sculpteur Gaston de Luppé transforme un ancien hôtel particulier, ayant appartenu – hasard ou destin ? – à Lantelme de Romieu.Il le rebaptise Palais de Luppé. Il y expose ses œuvres, mais aussi celles de ses amis.Son ambition ? Faire de cet endroit une Villa Médicis arlésienne. Un refuge pour artistes. Un foyer de création.Le projet ne se réalisera jamais totalement. Mais aujourd’hui encore, le Palais de Luppé accueille quelques expositions temporaires, comme un écho lointain à cette aspiration d’hier.






L’apparition des premières galeries : des artistes aux espaces d’exposition.


Léo Lelée et sa boutique - Rond point des arènes.

Entre 1903 et 1915, Léo Lelée, illustrateur passionné par la Provence, ouvre une boutique près des Arènes. Il y expose et vend ses dessins et gravures.Ce pourrait bien être le premier lieu où l’on achète de l’art à Arles. Lelée marque profondément la culture provençale en immortalisant ses costumes et traditions locales.


Étienne Laget et la Galerie Saint-Estève : une trace encore visible




En 1925Étienne Laget inaugure la Galerie Saint-Estève, entièrement dédiée aux expositions.Son enseigne, toujours visible aujourd’hui rue Saint-Estève, témoigne de cette époque.

Serait-ce la première galerie officielle d’Arles ?




Arles, une ville-galerie en mouvement


La Rose des Vents : quand une boutique d’antiquités devient un lieu d’exposition

Dans les années 1960Maïté Dubocquet ouvre une boutique d’antiquités. Dans la cave, une galerie d’art.La Rose des Vents.En 1962Célestine y est célébrée en grande pompe. Le maire Charles Privat est là. René Garagnon* aussi.L’art prend sa place.


L’essor des galeries arlésiennes dans la seconde moitié du XXᵉ siècle

Petit à petit, la ville se dote de lieux d’exposition permanents et éphémères.Aujourd’hui, une dizaine de galeries fonctionnent toute l’année, tandis que l’été, jusqu’à 150 galeries pop-up ouvrent leurs portes.




Arles aujourd’hui : une galerie à ciel ouvert


Alors, quelle est la première galerie d’Arles ?

La question reste ouverte. Arles ne s’est pas réveillée un matin avec une galerie officielle. Elle s’est fabriquée peu à peu. Par ses artistes. Par ses boutiques. Par des rêves inachevés et des élans passionnés.

Aujourd’hui, Arles est devenue une galerie à ciel ouvert.

Où chaque rue.

Chaque mur.

Chaque espace.

Peut accueillir une œuvre.


L’histoire continue…


Et Gaëtan Ducloux, avec sa question faussement anodine, aurait peut-être une réponse à nous souffler.

Mais au fond, est-ce bien la réponse qui compte ? Ou bien le voyage dans le temps qu’elle nous a offert ?

©Charlotte FILIPPIN


*René Garagnon  à 96 ans !...- je doute que  beaucoup le connaissent ! il était professeur d'anglais au lycée Mistral, membre de l'académie d'Arles, fondateur des Amis du Vieil Arles et  faisait une chronique hebdomadaire dans la presse locale......


Merci à vous, toutes les petites mains qui m’ont accompagnée...

Gaëtan, ta question était une clé, et quelle porte elle a ouverte ! Inspirante, précieuse, elle a lancé ce voyage à travers Arles.

Rémi, ton œil affûté et ta connaissance infinie ont éclairé chaque recoin de cette enquête, révélant des trésors insoupçonnés.

Pierre, Pascal, votre soutien discret mais essentiel a donné à cette quête l’élan qu’il fallait.

Merci à vous, vraiment. C’était un plaisir de fouiller l’histoire en si bonne compagnie !



 


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© 2019  Charlotte Filippin

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